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  • Photo du rédacteurBenjamin Bertrand

Ben Harper & Charlie Musselwhite - 3 juillet 2018 - Montréal

Voir Ben Harper en concert, c'est presque une expérience chamanique. Et son récent passage Montréalais n'a pas dérogé à la règle.



Ce mardi 3 juillet marque le coup d'envoi d'une belle série de concerts pour votre serviteur en terre Québécoise. Et qui de mieux pour démarrer que Ben Harper et Charlie Musselwhite dans cette belle nuit du Festival de Jazz de Montréal cuvée 2018.


Dire que Ben Harper est une de mes (nombreuses) madeleines de Proust est une évidence. Depuis 1995 et son apparition sur la scène du chapiteau aux Eurockéennes de Belfort, tout en survêtement et en Weissenborn, c'est un marquage à la culotte entre lui et moi. Un style unique et une remise à jour constante du Blues et de la Soul, c'est ça Ben Harper. Même si ma préférence va à ses albums avec les Innocent Criminals, toute sa discographie vaut le détour. Il fait partie de ceux qui vous font aimer le blues. Un artiste qui a su se construire une audience fidèle et produire des disques intemporels, et ce sans sacrifier aux sonorités en vogue ou à la promo abrutissante.


Photo : Benoit Rousseau.


Alors quand il s'adjoint les services d'une légende du Delta Blues et de l'harmonica en la personne de Charlie Musselwhite, on fonce et on goûte ce dernier album "NO MERCY IN THIS LAND" qui sent bon le bois flotté et le bourbon.


Avant de démarrer les hostilités, Ben Harper reçoit le "Prix Ella Fitzgerald 2018" pour récompenser sa carrière et ses passages toujours remarqués au festival de Jazz. Il rejoint au passage des lauréats prestigieux tels que Aretha Franklin, Tony Bennett ou Erika Badhu.


Passé ce vrai beau moment d'émotion avec une standing-ovation d'un public déjà convaincu, Ben Harper empoigne une de ses nombreuses guitares et ouvre avec "When I go". Une introduction tout en distorsion et en retenue qui met déjà les poils. Puis le groupe le rejoint pour terminer le titre et enchaîner avec la quasi-intégralité du dernier album.


Photo : Benoit Rousseau.


Avec son CV long comme un dimanche sans pain, Monsieur Musselwhite, du haut de ses 74 ans, ne s'en laisse pas compter et assure tant avec son harmonica qu'au chant. Ben Harper et lui ont déjà collaboré à de nombreuses reprises et on sent une vraie complicité. Tout est fluide et en place. Si on devait chercher la petite bête, on dirait que les jeux de lumières sont presque inexistants et froids. Ce qui finalement rehausse encore un peu plus la performance du groupe car, même au fond d'un couloir mal éclairé et de dos, un artiste à l'aura naturelle sera toujours plus charismatique qu'un Coldplay ou un Muse sur une grande roue qui clignote.


Les 2 compères sont à l'aise et s'autorisent une reprise de Led Zeppelin avec "When the levee breaks". C'est clairement un morceau fait pour eux avec de la pédale steel et de l'harmonica à foison. Le Rock N Roll n'est jamais loin. Ben Harper se fend aussi d'une petite dédicace pour son président décoiffant avec "Dont believe a word you say", ce qui ne manque pas de faire réagir le public.


Photo : Benoit Rousseau.


Vient déjà le temps du rappel avec le titre éponyme de l'album. "No mercy in this land" est une sorte de condensé de toute cette soirée. Du rugueux et de la tendresse, tout ça dans une chanson de 4 minutes. Mais Ben Harper nous rappelle aussi que ce n'est pas juste un bluesman qui joue de la guitare assis et qui sait bien s'entourer. Il conclut ce concert avec "All that matters now", un sommet de dépouillement et d'incantation. Au point de finir la chanson debout sur le bord de la scène, sans micro. A ce moment précis, le public est littéralement suspendu. Et le temps aussi. La voix Harperienne résonne dans la salle Wilfried Pelletier jusqu'au fond de l’âme et des os.


Le public attend que la toute dernière note s'évanouisse pour applaudir à tout rompre. Ben et Charlie sont les Avengers du blues en 2018 : mission accomplie pour le Delta Duo. On ressort enjoué et quelque peu hagard. Et on se console en pensant aux rendez-vous live qui arrivent. Prochain arrêt : Radiohead le 16 juillet.








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