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  • Photo du rédacteurBenjamin Bertrand

José Gonzalez & The String Theory - 25 mars 2019 - Montréal


Adepte des interprétations intimistes, le Suédois a cette fois sorti la grosse armada à l'occasion de sa dernière tournée. Pour un résultat aussi inspirant que vivifiant.



Quelle belle soirée! Quelle belle surprise aussi. A la hauteur du talent de José Gonzalez. Alors que sa tournée symphonique a débuté depuis un bon moment déjà et que plusieurs captations sont disponibles sur le net, j'avais souhaité garder le suspense entier pour son concert Montréalais. Ce fut définitivement une bonne idée.


Depuis son premier disque "Veneer" en 2003, José Gonzalez est un des piliers de la scène indie-pop. Salué par la critique et le public pour son écriture sobre et poétique, le bonhomme s'est aussi forgé une solide réputation d'interprète. Et pourtant, il réussit encore à surprendre son monde et se réinventer avec ces interprétations épaulées par le collectif germano-suédois qu'est The String Theory. Un ensemble de musiciens formé en 2007 entre Berlin et Göteborg et qui a déjà collaboré avec de nombreux artistes, sous plusieurs formes mais toujours dans l'idée de briser les barrières entre les genres musicaux. Le tout dirigé par un chef d'orchestre Patrick Christensen Nackt, un peu barré, un peu baroque et qui se charge de l'animation du concert devant et derrière lui.



José Gonzalez avait déjà tourné en Europe en 2011 avec une partie de The String Theory, dans un esprit plus classique quand on pense à un ensemble symphonique. Cette expérience avait été un beau succès, avec des salles pleines à craquer. Ils renouvellent donc le bail dans un set un brin plus "rock" et expérimental, sans jamais sacrifier aux chansons et aux mélodies imparables du Suédois.


A la retenue toute mesurée du chanteur, l'orchestre renvoie des vagues de cordes et d'instruments à vent. Mais aussi des chœurs. Des claps. Et même une perceuse brandie par le chef d'orchestre à deux reprises, notamment sur l'excellent "Stories we build stories we tell". Oui oui une perceuse et pas une petite. Et aussi étrange que ça paraisse, ça sonne bien une perceuse...


Mais la vingtaine de musiciens n'est pas juste là pour accompagner ou bricoler. C'est une vraie collaboration. Une entente. Une communion même. Plus le concert avance et plus la magie opère. Le rythme s'accélère pour aller vers le gracieux, le jouissif, l'abandon. Ce qui fait que rien ne peut remplacer la musique jouée en chair et en os devant nous. Des instants suspendus où le plaisir de chacun, sur scène et dans le public, est presque palpable. Avec cette formule symphonique, José Gonzalez redonne un coup de fouet à son répertoire. Les succès comme "Teardrop", "Down the line" ou "Heartbeats" en ressortent même bonifiés, si c'était encore possible.



Ce concert est magnifié par le bel écrin de la Maison Symphonique de la place des arts. Pour un premier concert dans cette salle, c'est une très belle découverte. Une acoustique parfaite. Des lumières sobres et justes. Comme quoi, rien ne vaut une salle de concert pour .... un concert. En guise de rappel, la formation, José Gonzalez compris, s'autorise un virage instrumental sur des percussions tribales. Et même là, on embarque.


Le Suédois empoigne ensuite sa six cordes nylon une dernière fois pour faire lever la foule et battre en rythme. Tout le monde se jette avec gourmandise sur ces dernières notes. Ce soir, José Gonzalez et The String Theory ont réussi l'exploit de rendre la mélancolie joyeuse. Et si ça prend un orchestre symphonique et une perceuse, pourquoi pas?

12 vues1 commentaire

1 komentarz


carokern
27 mar 2019

Bel article et un concert mémorable et pas seulement pour la perceuse 😉

Polub
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