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  • Photo du rédacteurBenjamin Bertrand

Ben Howard - 6 octobre 2018 - Montréal

Dernière mise à jour : 18 déc. 2018


Son dernier album "Noonday dream" était déjà une petite déception. Et son concert a malheureusement laissé un goût amer, mi-frustration mi-nostalgie et re-frustration derrière.



Ne vous y trompez pas. J'adore Ben Howard. C'est selon moi un des meilleurs auteurs compositeurs interprètes de ces dix dernières années. Etant un peu passé à côté de son premier opus "Every kingdom" en 2011, le second est devenu rapidement un de mes disques préférés tous styles confondus. Le genre d'album évident, gracieux et intemporel. Si je devais en dégager trois morceaux, "Conrad" et "I forget where we were" seraient sur le podium. Et "End of an affair" en tête. Un titre qui prend encore plus de sens en live, un exercice où Ben Howard (normalement) brille.



Alors imaginez mon excitation à l'annonce de la sortie du troisième opus "Noonday dream". Espoirs vite douchés tant la galette s'éloigne de la pop lyrique et inspirée de "I forget where we were" pour lorgner vers l'expérimentation sonore, au détriment parfois même de la mélodie. Evidemment la patte "Howardienne" est toujours là : son jeu de guitare si particulier, sa voix toute en retenue et maîtrisée. Manquent à l'appel quelques titres forts et évidents qui feraient basculer le disque en première division. "Nica libres at dusk" et "Towing the line" y arrivent presque.


Mais après la claque du second album, force est d'admettre que la suite n'est pas à la hauteur des attentes, très hautes aux vues du talent du jeune homme. Et n'est-ce pas finalement le lot de toute oeuvre artistique, qui n'est pas là pour remplacer ou faire oublier la précédente. On compare, on juge, on regrette la magie de la première fois, on (re)découvre certaines pépites après de nombreuses écoutes. Ainsi va la musique. Il y a aussi des disques qui se révèlent en live.



Dont acte. Après un premier concert onirique et caniculaire à Rock en Seine il y a trois ans , ce concert Montréalais est plus qu'attendu par votre serviteur. La tournée s'appelle "Noonday dream Tour" et... effectivement Ben Howard fait la part belle aux derniers titres. Et c'est légitime. Il veut jouer ses dernières productions, les accoucher à l'aide d'un groupe très fourni. Cordes, percussions : une bonne douzaine de musiciens l'accompagnent sur scène.


Et c'est là que le bât blesse. Les chansons sont noyées dans un déluge sonore. Ben Howard use et abuse de distorsion sur sa guitare electro-acoustique. Trop d'effet tue l'effet. Peu (voir aucune) d'interaction avec le public entre les chansons. Cette distance sur scène est-elle de la timidité ou une volonté délibérée pour ne pas en donner plus, son art se suffisant à lui-même ? Un même rythme linéaire tout le long des 90 minutes. Bref un concert qui ne décolle pas. Son public, on le sent, aimerait au moins écouter quelques titres emblématiques des deux premiers albums. Mais il sera très peu servi.


C'est le choix de Ben Howard et il l'assume. La question des anciens titres lui a déjà été posée et il l'a toujours gentiment balayé du revers de la main. Les quelques chansons des premiers albums sont de toute façon tellement ré-arrangées qu'on les reconnait à peine. Il a décidé d'explorer et d'expérimenter jusqu'au bout. Le concert se termine avec une impression d'inachevé et le sentiment que l'Anglais aurait pu en donner un peu plus.



Reste un interprète et un mélodiste au-dessus du lot parmi ses contemporains (de la trempe selon moi de Damien Rice ou Joseph Arthur). C'est le genre d’expérience qui rappelle qu'un artiste propose une oeuvre complète, intégrale et parfois inégale, qui ne peut être compartimentée. A nous de prendre et de laisser. Certains disques mettent du temps à se découvrir et c'est aussi ce qui fait le sel de la musique. Je constate que certaines chansons de "Noonday dream" commencent à laisser une marque, au fil des écoutes. A croire que Ben Howard avait raison...







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