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  • Photo du rédacteurBenjamin Bertrand

Du rock, des femmes et la bière!


Quand vous googlez "femme + rock", force est de constater que les premiers résultats vous amènent plus sur le terrain de la mode et des paillettes que de la musique. Stéréotypes et raccourcis au menu ?



Et pourtant, depuis la naissance du blues et la mutation du rock n' roll, des pionnières et/ou militantes ont fait plus que laisser leur empreinte. Certaines ont tout renversé, d'autres ont revendiqué. Au sein de groupes ou en solo, voici ma revue d'effectif.


La première d’entre elles c’est évidemment la marraine. ROSETTA THARPE. Sister Rosetta devrais-je dire. A la fin des années 30, cette guitariste virtuose est une des premières à incorporer des rythmes rock et gospel au blues d’alors. Elle se produit dans des clubs, ce qui ne plait pas à tout le monde loin s’en faut. Ce nouveau son, qu’on n’appelle pas encore le rock n' roll, va grandement influencer Elvis Presley ou Chuck Berry entre autres. Pas moins.


Sister Rosetta Tharpe et c'est tout!


Des années plus tard, deux figures vont (malgré elles, ou pas c’est selon) porter l’étendard du rock et du blues féminin. Le Girl Power, le vrai. JANIS JOPLIN et PATTI SMITH vont accompagner chacune à leur manière la vague de changements et de revendications des années 60 et 70. La première, membre de l’infortuné « club des 27 », aura une carrière trop courte mais laissera des chansons et surtout une interprétation incomparable. PATTI SMITH, à l’inverse, n’est pas la meilleure vocaliste mais plutôt une artiste aux facettes multiples. Le succès viendra avec son titre « Gloria » en 1975 et son tube "Because the night" en 1978. Mais son aura et sa parole sont pour beaucoup une influence majeure, qui va bien au-delà de la musique.


Janis Joplin et sa version ha-bi-tée de "To love somebody"


Au même moment, les RUNAWAYS, et leur chanteuse de 16 ans seulement JOAN JETT, donne un bon coup dans la fourmilière du rock américain . Une carrière très courte pour le groupe californien soit environ 4 ans. Tout juste le temps d'envoyer quelques uppercuts comme "Wasted" ou "Cherry bomb". Au milieu des 70's, NINA HAGEN et BLONDIE vont s'inviter à la table du glam-rock et du punk (parfois les deux en même temps). C'est le temps de l'expérimentation, propre à la musique et au rock en particulier.


Les années 80 seront traversées par CHRISSIE HYNDE et ses Pretenders ou encore JOAN JETT donc, qui vaut beaucoup mieux que sa reprise de "I love rock n roll". Ce n’est pas forcément la meilleure période pour le rock, qui vient de se faire rouler dessus par le punk puis par les synthétiseurs très en vogue à l'époque. Un groupe cependant émerge, à la frontière de la pop new-wave et du rock progressif : les Cocteau Twins et leur chanteuse ELIZABETH FRASER. Parfois, l'expression "voix unique" est galvaudée. Mais pas ici. Pas avec ce timbre si haut perché qu'il tutoie parfois les anges. Même si le répertoire du groupe reste assez confidentiel, vous avez certainement déjà entendu LIZ FRASER sur le titre de Massive Attack "Teardrop".


Cocteau Twins et le planant "Riljean heart"


Au début des années 90, des courants de rock dits "alternatifs" vont accoucher de nombreux artistes. On assiste notamment à l'éclosion de GARBAGE, le groupe emmené par Butch Vig (producteur entre autres du "Nevermind" de NIRVANA) et surtout par la gothique (mais pas trop) SHIRLEY MANSON. Aux Etats-Unis, c'est le Grunge qui rafle la mise. La sulfureuse COURTNEY LOVE et son groupe HOLE ("Trou" pour les non-bilingues....) tente de se faire une place avec notamment le plutôt réussi "Live throught this". L'album, dont la sortie prévue de longue date intervient 4 jours après la mort de son mari Kurt Cobain, aurait été selon la légende en grande partie composé avec l'aide du défunt leader de Nirvana.


K's Choice et tout est offert !


Au même moment, en Europe mais aussi aux States (ce qui est assez rare pour être souligné), un groupe Belge connait un succès populaire avec le titre parfaitement ancré dans son époque, l’entêtant "Not an addict". Les K's CHOICE, emmenés par la charismatique SARAH BETTENS et son frère Gert, sortent depuis plus de 25 ans des albums remplis de mélodies imparables et de très bonnes chansons beaucoup trop sous-estimées.


Mais celle qui va crever l'écran et les amplis, en 1992, c'est PJ HARVEY. Un premier album qui fait l'unanimité, des concerts fiévreux et une dizaine de disques plus tard, Polly Jean mène sa carrière loin des modes et des courants. Une punk, une vraie.


PJ HARVEY et sa bonne fortune.


Aujourd’hui, les héritières sont la bête de scène BETH DITTO ou encore ANNA CALVI, dont le dernier album "Hunter" vient tout juste de sortir. TASH SULTANA, jeune auteur-compositrice-interprète en provenance d'Australie, vient de faire une entrée remarquée sur le devant de la scène avec son tout premier disque "Flow state". Son mélange de reggae, de blues et de pop est brillamment porté par un jeu de guitare non moins impressionnant. Une révélation à surveiller à coup sûr.


En 2018, le rock (et ses satellites) est toujours un univers fortement masculin. Mais d’héroïne en égérie, la femme est sortie de l'ombre pour prendre toute sa place. Certaines ont dû jouer des coudes, d'autres se sont imposées au premier accord. Elles ne font rien comme les hommes et, ici comme ailleurs, c'est tant mieux.



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1 Comment


carokern
Sep 07, 2018

Très intéressant ! Effectivement Sarah Bettens et sa voix reste un must ❤️

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