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  • Photo du rédacteurBenjamin Bertrand

Kendrick Lamar / DAMN (2017)



Retour sur le dernier album du Sieur Lamar. Les morceaux, pas la pochette. C’est qui le patron du Rap américain ?


Maintenant vous l’avez compris (et sinon tant pis pour vous), PLAN B cause surtout de rock, de grosses guitares et de chevelu(e)s qui secouent la tête sur des rythmes pas si binaires (mais presque). Donc écrire sur Kendrick Lamar, considéré par beaucoup comme le taulier actuel du Rap s’avère aussi périlleux que d’expliquer les 7 saisons de Games of Thrones à un enfant de 4 ans.


Alors oui j’écoute parfois du Rap (Rythm And Poetry qu’ils disaient). Souvent les mêmes artistes ou les mêmes chansons. Ma culture Hip Hop est quelque part entre le Top 50 et les NBA Jam Sessions. Est-ce qu’on a fait mieux depuis Eric B et Rakim et « Don’t sweat the technique » ?



Étrangement, j’écoute presque autant de rap francophone qu'anglo-saxon. Le tout premier album de NTM est un classique. I AM propose certainement ce qui se rapproche le plus de la "poésie urbaine". Et les Saian Supa Crew, au-delà de leur titre de gondole « Angela », ont produit un de mes disques préférés tout genre confondu avec le génial KLR. Dernièrement, Orelsan (et son acolyte Gringe) ont proposé de la nouveauté et de l'audace tant dans les textes que dans les visuels.

La difficulté quand on veut jaser Rap, c’est que les frontières entre les courants et les styles sont souvent très poreuses. Entre les collaborations, les productions, les featurings, le profane pourra facilement se prendre les pieds dans le tapis du RnB (Rythm and Blues qu'ils disaient).


Tata Riri vient passer une tête sur le titre "Loyalty".


Ce qui se vérifie aussi avec Kendrick Lamar et ses participations aux titres de Rihanna, Jay Z et j’en passe. Tous ses enregistrements regorgent de collaborations. C'est la règle ici et c'est souvent ce qui nourrit la créativité. Les vases communicants plus que les vases clos.


D'abord repéré avec ses mixtapes (à l'ancienne) à la fin des années 2000, le nom de Kendrick Lamar revient de plus en plus souvent dans les listes de nommés aux récompenses au gré des sorties de 4 titres et des productions. Son premier album, Section 80 (2011) sortira uniquement en version numérique. Un démarrage en indépendant couronné de succès et qui lui permettra de signer chez Interscope Records. Le second opus GOOD KID MAAD CITY est encensé par la critique (quasi unanimement ce qui plante le décor). Comble de la consécration, il est le tout premier artiste Hip-Hop à obtenir le Prix Pulitzer en 2018.


DAMN, son dernier méfait studio sorti en 2017, a tout l'air d'être la conclusion d'une décennie à écrire, mixer, produire, parfois rater pour finalement trouver la voie. Celle d'un Rap engagé et esthétique.



Ce qui frappe après une première écoute entière, c’est que DAMN est un album mu-si-cal. C'était déjà le cas avec le précédent TO PIMP A BUTTERFLY, tuné à coup de cuivres et de cordes. Le premier morceau « Duckworth » commence comme du Boyz 2 Men, pour se poursuivre comme un Marvin Gaye et finir avec le débit tranchant de Lamar. Les influences sont posées là. Débrouillez-vous.


Les textes, je le confesse, ont peu d’importance. Filles, drogues et politique sont les thèmes chers à Kendrick Lamar et ses collègues. Un peu comme le punk Anglais dans les années 70 en somme. Le message passe de manière plus ou moins subtile mais au final, on remarque surtout le flacon. Ici, le rythme nous embarque. Et que c'est bon! Lamar raconte que cet album a été écrit dans la cuisine de sa mère. Force est de constater que sa recette fonctionne.


Sois humble. Et assieds toi.


BE HUMBLE est le morceau qui accroche le plus. Un concentré de rage et de lumière. Diablement efficace. Son piano (qui pourrait être joué par David Guetta) et son refrain épileptique sont des pièges qui vous feront (peut-être) hocher la tête. XXX pourrait presque me réconcilier avec U2. Rihanna passe faire un coucou sur LOYALTY. Bref toute la famille est présente.


Le style est très épuré et la voix de Lamar est posée, assurée, au calme. Certains titres sonnent un brin OUTKAST. Le débit nasillard rappelle parfois le jeune SNOOP. Sur la longueur, on peut avoir la sensation d’écouter le même titre plusieurs fois. Mais le rappeur californien installe une ambiance qui fonctionne, au point qu'on peut passer outre un ton parfois monocorde.


Un mélange d’un tas d’influences qui sont toutes digérées. Voilà à quoi ressemble D.A.M.N. Pas un fourre-tout. Plutôt un guide du routard du Rap. Une boussole qui donne le cap. En espérant que Kendrick Lamar continue de maîtriser les tempêtes et les orages.

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