top of page
  • White Facebook Icon
  • White Instagram Icon
  • Blanc Icône YouTube
Rechercher
  • Photo du rédacteurBenjamin Bertrand

T’as voulu voir Werchter ? T’as vu Werchter.


Les points cardinaux d'un bon festivalier ? L'affiche. La météo. La bouffe. Et les lieux d'aisance. Et sur ces derniers comme sur le reste, Rock Werchter a raflé la mise.



Il faut une bonne dose de courage pour affronter les WC des festivals. Après 48 heures de soleil, de bières et de fritures, vous pensez d’abord à adopter des menus riches en fibres. Fort heureusement dans les festivals en 2015, on n’est plus tiraillé entre le hot dog et/ou le burger. En plus de ces classiques certes réconfortants, vous pouvez dorénavant opter pour de la cuisine asiatique, italienne voire même, soyons fous, une salade. Le troisième jour, la situation (ainsi que votre estomac) se tend et vous commencez à envisager la possibilité d’y aller… « Après tout, ça doit pas être si terrible. Et je suis plutôt bon en apnée. Le truc c’est de ne pas regarder en bas… ». Et le quatrième et dernier jour, vous vous jetez à l’eau (c’est une expression évidemment) et découvrez un WC presque comme à la maison. Un toboggan de porcelaine plus pratique et plus propre. Croyez-moi, les toilettes dans les festivals, c’est mieux maintenant. Vous êtes désormais prêt pour un dimanche de feu au Rock Werchter 2015 ! Vite, une mousse !



L’idée de refaire un festival (presque 15 ans après mes dernières Eurockéennes) est née en naviguant sur un célèbre moteur de recherche. Est-ce que par hasard les Foo Fighters jouent dans des festivals cet été ?... PinkPop. Glastonbury. Werchter… La Belgique. Quand ? Où ? Qui d’autre ? Combien ? Après une étude de l’affiche et du calendrier, je présente le dossier à ma chère et tendre qui, à l’évocation de Dave Grohl et sa bande, m’écoute très attentivement. J’emporte le morceau 2 secondes plus tard avec James Bay, Royal Blood et Ben Howard. Reste à lever un dernier doute et pas des moindres. Notre capacité à endurer 4 jours de camping en mode « tente 2 secondes/incertitude météorologique/joueur de djembé faisant ses gammes jusque 5 heures du mat’ »… Nevermind et vavavoum ! Après s’être équipé avec le matériel du parfait petit campeur (à noter que le matelas auto-gonflant n’a aucun lien avec le joueur de djembé cité plus haut) et avoir beaucoup chialé suite au forfait des Foo Fighters, nous voilà donc en route pour 4 jours de Rock N Roll avec un zest de Pop au milieu de la campagne Belge.


Premier choc : le camping “The Hive”. Soit LE camping « officiel » avec les animations, le Club jusque 4 heures du matin (au cas où vous n’auriez pas eu votre dose de musique) et approximativement 30 000 voisins. Malgré la taille du lieu, tout cela est plutôt bien géré avec tout ce qu’il faut pour survivre en milieu hostile comme des douches (avec compteur de passage Hommes/Femmes), du café plus que buvable et surtout une ambiance bon enfant. La « tente 2 secondes » montée en 5 minutes (au passage ne croyez pas la dame sur la vidéo de démonstration, c’est truqué) et nos indispensables tickets « restauration/boissons » en poche, nous sommes prêts à découvrir le site du festival qui ouvre ses portes à midi.



Il y a beaucoup de concerts au Rock Werchter et il faut faire des choix. Heureusement, la programmation du jeudi nous permet de faire le tour du site avant le début des hostilités. La scène principale est gigantesque. Avec une double fosse et des enceintes tellement immenses et puissantes que les bouchons d’oreilles ne sont pas utiles mais indispensables. Les deux autres scènes (couvertes ce qui, par ce week-end de grosse chaleur, permet de faire un crash test de « Déo invincible 96 heures » qui se révélera un échec cuisant) sont assez proches l’une de l’autre. Bien quand vous voulez enchaîner deux concerts. Pas bien quand des milliers de personnes veulent aller dans l’autre sens. Ah oui j’oubliais : Rock Werchter, c’est 90 000 personnes par jour.


Ce qui est particulier dans les festivals, c'est que vous allez forcément découvrir un ou deux artistes. Vous avez peut-être entendu ou lu le nom d’un(e) interprète quelque part mais vous n’en savez pas beaucoup plus. C’est comme ça par exemple que nous avions écouté Coldplay sur la petite scène des Eurockéennes à l’été 2000, quelques semaines avant la sortie de leur tout premier album. Idem pour Stereophonics en 1997. James Bay commence à se faire un nom et son premier album est une réussite. Reste à voir le phénomène sur scène. Et c’est prometteur. Entouré d’un groupe solide, le bluesman montre que sa réputation n’est pas usurpée. De bonnes chansons, une voix assurée et un jeu de guitare maîtrisé à souhait. Son titre « Let it go » met les poils et son tube « Hold back the river » est taillé pour les rappels. Le reste de la journée sera fatalement marquée par l’absence des Foos. On voit ici ou là des fans avec leur t-shirt. Faith No More n’est pas Foo Fighters et ils n’y peuvent rien. Florence and The Machine illuminera quelque peu la soirée mais ne fera pas oublier le forfait de la bande à Dave Grohl. Putain de câble...



Après une nuit à la fraîche et un café vivifiant, un constat s’impose à nous et à nos fringues : il va faire chaud, très chaud. Et ce ne sont pas les ados Islandais de Fufanu qui refroidissent l’ambiance du vendredi. Leur set démarre bien mais finit par tourner quelque peu en rond. Ils sont jeunes, ils ont le droit (et le devoir) de se tromper. Ceci dit, avec un leader charismatique et quelques bonnes chansons, c’est un groupe à suivre. Après des valeurs sûres comme Archive ou Damian Marley, le point d’orgue du jour est sans conteste Mumford and Sons. Ce groupe est taillé pour la scène. Des chansons efficaces, un nouvel album un poil plus électrique. Ces Anglais qui ont réussi aux States avec un son country ont conquis le public de Werchter et c’est mérité. Un des meilleurs concerts du week-end. La journée se termine avec Pharrel Williams qui fait le minimum syndical pour faire danser la foule. Tous les tubes sont là, les danseuses également. Mais pas le cœur. Une prestation presque mécanique et sans grande saveur. L’arnaque du festival. Des churros, une douche et au lit.


Royal Blood. Sang royal. Oui ces garçons font déjà partie d’une lignée de haut-vol. Un duo basse-batterie qui va droit au but. Plus près de l’os. Leur album éponyme sorti il y a un an à peine est une tuerie rock comme rarement entendue ces dernières années. Un carton qui leur vaut d’ouvrir pour les Foo Fighters cet été. Et Royal Blood donc, se déguste dans la fosse en ce samedi caniculaire. 14h30. Crème solaire ok. Lunettes et bouchons ok. Envoyez ! Le duo de Brighton assène les titres sous un soleil de plomb. La basse gronde et la batterie lui répond. Je manque de me démettre une ou deux cervicales sur « Come on over » et « Little monster ». Une heure plein gaz qui vous fait sentir vivant. Et transpirant aussi. Mais c’est tellement bon ! Passage au stand ravitaillement obligatoire. Le temps de déguster Hozier et Ryan Adams (non pas le gars de Robin des Bois…) et Noel Gallagher nous ferait presque oublier Oasis. J’ai dit presque. Cette journée s’achève pour nous avec Damien Rice. Seul avec sa guitare, l’Irlandais délivre un concert hypnotique. A l’heure des artistes interchangeables et des tubes de l’été, ce mec est un roc. Un phare pour celles et ceux qui veulent un peu plus d’humanité et moins d’Auto-Tune. Un auteur-compositeur de grand talent et un interprète magnétique. Un concert parfait pour s’endormir paisiblement.



Le dimanche a pour particularité, en plus d’être le dernier jour du week-end (…), d’être la journée la plus chargée question programmation (toujours selon nos critères). En guise d’apéro, on démarre avec Catfish and the bottlemen et The Vaccines. Mais la belle surprise de l’après-midi est de retrouver deux artistes qui ont bercé mes années 90. Qu’on se le dise, Counting Crows n’est pas que le groupe du tube « Mr Jones ». Adam Duritz et ses copains ont notamment réussi l’exploit de nous climatiser en plein cagnard avec une des plus belles ballades de l’époque à savoir « Round here ». Puis c’est au tour de Ben Harper de balancer quelques missiles période « Fight for your mind / The will to live ». A cet instant, je rajeunis (ou l’inverse je ne sais plus) de 20 ans. « Ground on down » est toujours aussi efficace. Pas une ride, tout comme les Innocent Criminals qui accompagnent le sieur Harper sans broncher depuis 2 décennies ou presque. Après cette vague nostalgique, le concert de Christine and the Queens nous remet les pendules à l’heure de 2015. Un show ciselé par la Nantaise, qui allie performance vocale et danse sans baisser d’intensité. Ce que vous voyez dans les vidéos, vous l’avez (dans l’esprit) sur scène. Une vraie bonne surprise. Sur la grande scène, Kasabian fait office de première partie de luxe pour Muse qui clôt le festival. Les Anglais livrent un show pyrotechnique digne du 14 juillet. Ça clignote de partout. Bellamy n’a pas assez de deux micros pour pousser sa voix au-delà du côté obscur. On frôle parfois l’indigestion et les tubes ne font pas passer la pilule. A force de faire du rock pour les stades, Muse oublie parfois de faire de la musique pour les oreilles.


Ce dernier concert ne parvient pas à ternir le bilan plus que positif du Rock Werchter 2015. Une belle découverte, une organisation quasi-parfaite, une météo presque insolente et une programmation très pop-rock comme on aime. Seuls bémols : quelques annulations d’artistes de dernière minute comme Ben Howard et un site presque trop petit pour autant de monde (ah les joies de la marche en quinconce entre les concerts et le ravitaillement après 17 heures… No pain No gain !). Mais ce qui reste aujourd’hui et pour toujours, ce sont les frissons aux premiers accords de guitare, les sourires quand on reconnait sa chanson préférée et le privilège de partager tous ces moments. Tellement bien qu’on en redemande.



12 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Commenti


bottom of page